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Transat Jacques Vabre : « Un vrai coup de poker »

07.11.2023


Après 9 jours d’attente, Alan Roura, Simon Koster et leurs 39 concurrents en IMOCA vont enfin pouvoir prendre le large. Avec un départ qui s’annonce tonique mais maniable, dans environ 25 noeuds de vent, et un premier front qui les attend en sortie de Manche, le début de course promet un saut dans l’action sans transition, cap à l’Ouest. Ce n’est qu’ensuite que la tactique devrait venir pimenter le jeu, avec le contournement de la Bretagne d’abord, et le DST de Ouessant à laisser à bâbord ou à tribord, et deux options bien tranchées entre routes Nord et Sud, l’île de Santa Maria aux Açores à laisser à tribord. Décryptage avec l’équipage de l’IMOCA Hublot. 

Alan Roura : Il faut y aller, il faut larguer les amarres, aller dehors. Ça nous titille après ces longs jours d’attente ! Ce n’est finalement pas tant les première 24 heures de course qui nous travaillent, c’est plutôt la suite ! 

Simon Koster : La nuit fut courte et le début de course va être assez sportif, il y aura du vent avec un premier front à passer en sortie de Manche. Il faudra être dessus tout de suite, ne pas faire de bêtise car il y aura de la mer et du vent assez fort, pas très stable, ce sera le premier challenge pendant 24 à 36 heures. Assez vite viendra la question du choix de route. 

Alan : Il faudra commencer à sérieusement prendre une décision quant à notre option dès le milieu du golfe de Gascogne. Les fichiers évoluent, hier on avait jusqu’à Porto, peut-être que demain matin il faudra se décider à Brest (Rires). Il y a deux options très différentes qui se dessinent au Nord ou au Sud, ce ne sera pas le même engagement à mettre pour arriver en  Martinique. Il faudra bien analyser la situation, les conditions ne s’annoncent pas simples dans le Nord, tandis que ça s’annonce plus clément dans le Sud mais pas simple de passer. 

Simon : Pour l’instant, les fichiers ne nous permettent pas de prendre une décision « par défaut ». Il nous faudra vraiment faire notre choix, en tenant compte que si sur le papier, la route Nord est clairement la plus rapide, il faudra juger de la possibilité de l’exécuter aussi bien que le fait l’ordinateur de façon très stérile, sans prendre en considération la mer et autres paramètres. À nous d’analyser ces paramètres et de prendre la bonne décision pour arriver de l’autre côté, le plus vite possible et avec un bateau en bon état. 

UNE ROUTE NORD RAPIDE AU PRÈS, UNE ROUTE SUD INCERTAINE 

Alan : Cette route moins Sud que prévu fait que la course s’annonce moins pour nous ! On a un bateau de portant et quand on voit les fichiers de la route rapide, on se dit que c’est rapide pour tout le monde mais pas pour nous ! Avec du près jusqu’aux trois-quarts du parcours ! 

Simon : Il y a un moyen d’attendre un moment avant de mettre quelque chose sur le bout dehors ! (Rires) Mais on va faire avec ! 

La route Sud s’annonce plus longue sur le papier, c’est difficile de se décider pour cette route-là mais les bateaux sont configurés différemment, les enjeux sont différents pour chaque projet selon les qualifications. Cela risque de peser dans la balance, d’influer sur les choix de routes, avec certains qui doivent absolument arriver de l’autre côté afin de faire la course retour en solo. 

Alan : Les options s’annoncent très tranchées, avec peut-être une troisième option intermédiaire qui partirait Nord au début avant de récupérer la route Sud. Ce qui est sûr, c’est que la route Nord s’annonce difficile à tenir… Il faut garder en tête que c’est un pari que nous devons prendre demain et assumer pour une météo dans 15 jours. C’est un vrai coup de poker. On va déjà démancher et on verra ça demain ! 

Simon : Prenons déjà un bon départ, pour aller chercher ce premier front le plus vite possible et faire la bonne analyse à ce moment-là ! 

Alan : On va s’amuser, naviguer propre et se faire plaisir, on est là pour ça ! Ça paiera ! 




Photo © Vincent Curutchet / Aléa / Transat Jacques Vabre 



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