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The Transat CIC : Place à la pratique

25.04.2024


Après avoir navigué toute l’année dernière en tant que co-skipper d’Alan, en 2024 Simon Koster continue de faire partie intégrante du Hublot Sailing Team. Partenaire d’entraînement et membre de la cellule performance, en plus d’être skipper remplaçant, le Suisse allemand suit de très près la préparation de son compatriote à sa troisième campagne de Vendée Globe. À trois jours du départ de la première course d’une saison chargée, il fait le point sur les enjeux d’une traversée de l’Atlantique qui s’annonce tonique !

Rhythm and blues entre Lorient et New York 

« La course au large en solitaire à l'état pur ». Ainsi se définit The Transat CIC, ancienne « Transat anglaise » et plus vieille course transocéanique entre le vieux continent et l’Amérique. Habituellement rythmée par une succession de dépressions balayant l'Atlantique Nord générant des vents de face, et jalonnée des multiples pièges que représentent les glaces, le brouillard et le trafic maritime, la course s’est, au fil de son histoire, toujours démarquée par la difficulté de son parcours extrêmement nord. 

« On est loin de la longue route des alizés où tu navigues pendant une semaine sans changer de voile » confirme Simon Koster, sept transatlantiques d’Est en Ouest, dont quatre en solitaire, au compteur. En ce début de printemps où la température de l’eau n’a pas encore grimpé et où l’activité reste élevée dans l’Atlantique nord, la flotte devra en effet batailler dans des conditions particulièrement soutenues, ou faire le choix de composer entre fronts et dorsales entre deux dépressions. « Les systèmes météo s’enchaînent beaucoup plus rapidement que sur les autres transat, explique Simon. Les manoeuvres et les changements de voile vont vite, c’est un tout nouveau rythme à trouver, dans des conditions souvent très dures, dans le froid, une mer courte et de la brume en fin de parcours, là où se rencontrent le Gulf Stream et le courant du Labrador. Il faudra également trouver le bon compromis au niveau de la stratégie, en fonction de la position des zones anticycloniques au niveau des Açores et des Bermudes, entre route au Nord, route au Sud ou option intermédiaire, entre les deux. » 

Pour son baptême du feu, Alan aura donc fort à faire, entre tenir la cadence imposée par l’océan et par la concurrence dotée de grands foils, et opter, d’entrée de jeu, pour la bonne trajectoire face à des dépressions qui circulent encore très au sud.

Expérience et performance 

Autre enjeu pour Alan sur les 3 500 milles qui s’ouvrent devant sa nouvelle étrave : évaluer le gain de performance acquis pendant le chantier d’hiver. « Nous n’avons eu que très peu de temps pour naviguer depuis la remise à l’eau du bateau et donc pour analyser pleinement les nouvelles performances du bateau, confie Simon. Nous savons que les modifications apportées au bateau vont évidemment dans le bon sens, mais nous n’avons pas encore pu mesurer dans quelles proportions. Cette première transatlantique va donc nous permettre de mettre à jour nos données et de valider nos projections théoriques grâce à la mise en pratique. » 

L’IMOCA Hublot dans sa nouvelle version va donc mieux, et plus vite, mais une inconnue demeure encore quant à la question du « jusqu’où ? ». Ce qui ne facilitera pas la tâche à Alan, « qui va partir avec des polaires et des sailect parfois obsolètes et qui va donc devoir réfléchir davantage aux différentes configurations possible et essayer de nouvelles choses afin d’optimiser ses donnée en vue de la transat retour et, surtout, du Vendée Globe. » Ces incertitudes ponctuelles risqueront-elles d’impacter certains timings, choix de voiles ou réglages ? Probablement, l’objectif principal restant cependant, comme toujours, de « naviguer propre ». « Cela reste une course, rappelle le Zurichois. Nous n’en sommes pas à devoir tout tester et tout valider tout de suite et à tout prix. Alan n’adaptera pas sa stratégie pour essayer quelque chose, l’équipe l’attendra le plus tôt possible de l’autre côté ! » 

Si le doute persiste encore quant à la route à prendre et au nouveau comportement du bateau, une certitude demeure : il faudra filer, sans jamais flancher, moral stable et tête baissée, à fond vers New York !

Photo © Vincent Curutchet / Hublot 



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