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The Ocean Race Europe : Les trois piliers de Team AMAALA

3 jours


Euphorie, formation et performance sont au cœur du projet mené par Alan Roura sur The Ocean Race Europe. Et le travail collectif porte déjà ses fruits, avec un bilan plus que positif après les trois premières étapes. 

À chaque étape, son lot de satisfaction et d’apprentissage. L’Ocean Race Europe est un formidable laboratoire qui permet de révéler les talents, en proposant des étapes à la fois nerveuses et très différentes les unes des autres. Pour le Team AMAALA, cette grande première est une véritable Université de la mer où, à terre comme en mer, chaque instant passé aux côtés du triple finisher du Vendée Globe est une source d’inspiration pour les jeunes talents de la voile suisse. Euphorie, formation et performance, tels ont été les trois moteurs des étapes de cette première moitié de course. Et dire qu’il y a trois mois, cette équipe n’existait même pas. Quand on sait d'où l'on vient,  il est plus facile de savoir où l'on va.

Après la folie douce du départ de Kiel, des surfs à plus de 25 nœuds et une première nuit qui restera dans la mémoire collective de tous les acteurs présents sur l’IMOCA, le deuxième round avait été plus corsé et varié. Entre Portsmouth et Carthagène, la grande leçon fut tirée de la capacité de résilience face aux éléments qui peuvent parfois être cruels. Un enchaînement météo défavorable, des écarts qui se creusent inexorablement avec des bateaux plus rapides, mais une volonté qui reste intacte. La trace méditerranéenne de Team AMAALA lors des deux derniers jours de la plus longue étape du parcours témoigne de cette force de caractère collective du groupe. De Gibraltar à l’arrivée à Carthagène, le dessin laissé sur la cartographie est propre. « Après quelques heures d’égarement dans la molle, nous nous sommes réunis pour nous re-mobiliser, expliquait Guillaume Rol à l’arrivée. Il était hors de question de se laisser aller et de ne pas tout donner jusqu’au bout. »

Ne jamais se tromper d’objectif

Car chaque minute compte lorsqu’on à la chance d’être sur un IMOCA. Sensible à la démarche de projet formateur lancé par Alan Roura, Simon Koster et Elodie Mettraux, le public et la flotte ne s’y trompaient pas lorsqu’ils réservaient un accueil royal à Team AMAALA lors son accostage en Espagne. Il faut parfois savoir regarder au-delà de l’horizon du résultat brut pour mesurer les progrès accomplis. « Notre objectif initial est d’être une meilleure équipe lorsque nous arriverons à Kotor pour l’arrivée de la dernière étape, rappelle régulièrement Alan Roura. On se place dans une perspective sur le long terme et dans cette optique, nous sommes super contents des choix faits jusque-là. »

Il suffit de voir les sourires des unes, des uns, et des autres sur les images envoyées par les reporters embarqués. Il y a chez Team AMAALA une joie d’apprendre communicative qui confirme que la sélection de l’équipage a été des plus judicieuses. « On ne s’est vraiment pas trompés et c’est génial de constater que tout le monde s’intègre aussi sur le plan humain dans l’équipe, savoure le capitaine du projet. Les binômes ont super bien fonctionné jusqu’à présent et même lorsque l’on fait tourner complètement les effectifs, l’harmonie persiste. »

Un numéro d’équilibriste

Harmonie et performance ont été au cœur du troisième round de The Ocean Race Europe entre Carthagène et Nice. Pour cette étape agitée, quatre nouveaux compagnons ont rejoint Alan Roura, qui a fait un point d’honneur à ne pas quitter son navire pour mieux montrer l’exemple. Avec Conrad Colman comme co-skipper, une petite touche anglo-saxonne rafraîchissante s’est invitée dans le cockpit du bel IMOCA. Le Kiwi est comme Alan, qui n’est pas son ami pour rien. « Il aime quand ça bourrine et qu’il faut mettre du charbon ». Même attitude pour les rookies Rebecca Gmuer et Mathis Bourgnon qui se sont mis au diapason. Et que dire d’Adrien Cordier qui a repris la caméra des mains de Coline Béal pour saisir des instants rares. Le numéro d’équilibriste saisissant d’Alan Roura, sur le pont, dans 70 noeuds au plus fort d’un coup de vent mémorable, restera une des images fortes de cette troisième étape de l’épreuve.

Une étape qui a aussi apporté la confirmation que formation peut rimer avec ambition. Quand il n’y a pas de passage à niveau, que le vent ne permet pas aux foilers les plus récents de s’envoler sans laisser d’adresse,Team AMAALA est capable de tirer son épingle du jeu dans les combats rapprochés. « Naviguer au contact, jusqu’au bout, c’est quand même super plaisant, admet Alan Roura. C’est aussi une autre façon de valider nos progrès. »

Un grain de folie

Embarqué pour la première fois, Mathis Bourgnon se souviendra lui aussi de cette première en mer sur un foiler de 60 pieds. Le jeune homme est bien dans la lignée familiale de son papa Yvan et de son oncle Laurent. Il aime quand ça va vite et quand les conditions sont extrêmes. Il fallait donc bien que tombe sur lui ce grain de folie, d’une violence folle, au large des Baléares. « Au-delà de 20 nœuds, ces bateaux tapent comme jamais, dit-il. En Mini, je suis habitué à être secoué mais là… J’étais allongé pour dormir ou me reposer et je faisais des bonds en l’air au-dessus de la bannette à chaque fois que le bateau tapait. Les dernières 24 heures ont été très musclées et jusqu’au bout on a espéré pouvoir passer les Canadiens. »

Avec à peine une heure de retard sur la ligne à Nice, Team AMAALA a réalisé sa performance pure la plus aboutie. « Nous avons été très propres dans nos manœuvres dès le départ, poursuit Mathis. Et ce qui est vraiment cool, c’est que nous avons su rester au contact, même à des allures comme le près qui ne sont pas censées être les meilleures pour le bateau. On est dans une courbe de progression exponentielle et j’ai vraiment hâte de repartir sur la prochaine étape pour poursuivre sur cette lancée. »

De Nice à Gênes, il n’y aura que du plaisir. Et un seul changement à bord, avec le retour de Lucie de Gennes (présente sur l’étape 1) en lieu et place de Rebecca Gmuer.



Photo © Vincent Curutchet / The Ocean Race Europe 



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