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The Ocean Race Europe 2025 : Du plaisir et du partage à bord de Team AMAALA

15.08.2025

L’équipage de la Swiss Offshore Team, 5e à Portsmouth, réalise une très belle première étape et emmagasine un maximum de confiance pour la suite de la course.

Ils sont arrivés de nuit avec des étoiles plein les yeux. Des sourires éclatants illuminant les visages des équipiers du Team AMAALA, après avoir terminé à la 5e place de la première étape de The Ocean Race Europe, en un peu plus de quatre jours de course. « Cela a été une manche incroyable, inoubliable, lance son skipper Alan Roura. Les 6-8 premières heures de course ont sans doute été mes plus beaux moments jamais passés sur un bateau de course. On s’en rappellera toute notre vie… » De Kiel à Portsmouth, la jeune équipe portée par Alan et Simon Koster a emmagasiné un maximum d’expérience, progressant bord après bord, manœuvre après manœuvre, quart après quart, ne lâchant rien, jusqu’à amarrer leur IMOCA au ponton de la ville anglaise, haut lieu de la voile britannique. Au classement général de l’épreuve, Team AMAALA Racing pointe également à la 5e place avec 3 points.

Bon pour le moral 

Quand bien même les deux bateaux derrière au classement ont été contraints à l’abandon après une collision juste après le départ, tout ce qui est acquis est acquis pour le Team AMAALA, qui a vécu une première semaine de The Ocean Race Europe d’une folle intensité. Que ce soit lors des jours qui ont précédé le départ, lors des runs de vitesse et lors des très nombreuses rencontres avec les médias et le merveilleux public de Kiel, curieux, connaisseur et très nombreux.

Pour Alan, finisseur dans l’âme, cette première confrontation avec des concurrents mieux armés au niveau matériel (des bateaux plus récents et sensiblement plus rapides) a commencé sur les chapeaux de roues et, finalement, de la meilleure des manières. Le malheur des uns sert parfois d’explication majuscule pour les autres. Pour tous ceux qui, comme les jeunes marins du Team AMAALA, découvrent ces courses sous haute tension et l’importance de savoir préserver l’intégrité du bateau et de ses occupants, ce départ chaotique et superbe au reaching restera gravé dans les mémoires. Après moins de deux minutes de course, le choc entre Allagrande Mapei et Holcim-PRB est venu rappeler à tout le monde que le fil sur lequel évoluent les IMOCA est très fin, et qu’il n’est jamais anodin de terminer une course.

Une progression collective

Mais au-delà de cette première leçon qui aura marqué chaque membre de l’équipe, c’est bien collectivement que le Team AMAALA a progressé lors de ces premiers jours de course.  Avec finalement assez peu de sorties d’entraînement en amont de The Ocean Race Europe, cette première étape a permis de valider plusieurs points cruciaux. « Il n’y a que du positif à tirer après cette première étape, analyse Alan. Nous sommes exactement dans la dynamique que nous voulions avoir avant de partir. Tout ce que nous avions mis en place dans la manière de fonctionner à bord a été validé et compris par tout le monde. J’ai été assez impressionné par la confiance des deux “novices”, Lucie et Felix. Que ce soit Simon ou moi, nous avons eu le même feeling sur la capacité qu’ils ont à comprendre très vite comment fonctionnent ces bateaux, leur puissance. Mieux, ils n’hésitent pas à proposer des choses, une façon de faire un peu différente. »

Une adaptation réussie

Lancée pleine balle dès le coup d’envoi, la jeune garde n’a en effet pas eu le temps de tergiverser. Pour Lucie de Gennes, issue de la voile olympique, cette étape entre Kiel et Portsmouth a marqué ses premières nuits en mer, en course. « Une première nuit blanche, rigole-t-elle. Ça nous a mis directement dans le jus ! On était tellement excités après ce départ de folie, que personne ne voulait aller dormir et on a tiré sur le bateau toute la nuit. Après, il a tout de même fallu aller se reposer car on savait que la suite de l’étape allait être assez exigeante avec pas mal de manœuvres, de changements de voile et de réglages. Dès le premier jour, on a trouvé notre rythme et notre place à bord. Chacun a pu amener le meilleur de son savoir, on s’est super bien entendus et on s’est bien marré à bord. »

Des rotations chez les jeunes

Même la frustration de voir les autres filer peu à peu n’aura pas entamé l’enthousiasme du Team AMAALA. « Il y a toujours des pistes d’amélioration, mais pour une première on est vraiment bien, je trouve, dit Alan. Sur le plan humain, c’est le top. On s’est bien trouvés, il n’y a pas eu un mot plus haut que l’autre. Et au niveau de la performance, si on analyse les données du bateau, on doit être à 105% de son potentiel. Il n’y a pas eu de souci majeur, d’erreur ou de bêtise, on a navigué proprement, plutôt bien et c’est ce que l’on cherche : de la performance en interne, en étant efficaces et en terminant meilleurs qu’en partant. »

De Kiel à Kotor, tel sera donc l’objectif : monter en puissance et progresser en tant qu’équipe qui veut s’inscrire sur le long terme. Et tout cela en faisant tourner à bord les hommes et les femmes de l’équipage. De Portsmouth à Carthagène, avec un passage par Porto pour un fly-by, Felix Oberle et Lucie de Gennes laisseront leur place à Jessica Berthoud (23 ans) et Guillaume Rol (27 ans) qui n’ont encore jamais couru en IMOCA. « C’est sans doute avec eux que j’ai le plus navigué lors des entraînements et pendant le convoyage, souligne Alan. Et je suis persuadé qu’ils s’intégreront aussi bien que les autres et nous amènerons tout autant. » Cela commencera par un départ propre et sans bavure, dimanche déjà, à 16h55. 


Photo © Vincent Curutchet / The Ocean Race Europe 



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