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Route du Rhum : le parcours vu par Alan

02.11.2022


Ce mercredi avait lieu le traditionnel briefing sécurité de toute grande course au large.
 À quatre jours du départ de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe, il est en effet temps pour les 138 marins engagés de revoir leurs fondamentaux : météo, situation de crise, avaries, mission de sauvetage... Les sujets abordés sont vastes en vue d'une traversée de l'Atlantique qui s'annonce, comme pour chaque édition, particulièrement tonique. Car sans même compter sur les conditions de vent et de mer, la route reliant Saint-Malo à Point-à-Pitre reste semée d'embûches. Alan Roura nous présente les passages clés de ce parcours de légende. 

Le départ. « Il est particulièrement délicat à gérer. Il y a beaucoup de bateaux qui sont présents sur la ligne et il faut être très concentré pour éviter les collisions. Il y a souvent un fort coefficient de marée, des courants importants et les conditions peuvent-être rudes. C’est un départ très intense où on se doit d’être prêt à tout, même à passer un front de 50 nœuds de vent (92,6 km/h). » 

Le golfe de Gascogne. « Ce sont des moments où on se met déjà dans le rouge avec l’intensité de la course. À bord de Hublot, ma stratégie peut être différente des autres : il faut en effet que j’évite les angles trop serrés et je peux ‘aller chercher’ du vent car le bateau est solide. Alex Thomson avait l’habitude de prendre des routes très Nord. Je ne suivrai pas forcément les autres en acceptant de prendre des options différentes afin que ça soit bénéfique pour la suite. »  

Les alizés. « Pour la première fois de la course, on retrouve enfin des conditions plus stables. Les alizés, ces vents qui vont du nord-est au sud-ouest, peuvent ressembler à des autoroutes s’ils sont porteurs et réguliers, autour de 20 à 25 nœuds. Mais ils sont parfois instables et entrecoupés de grains (un coup de vent brusque et des averses). Cela peut obliger à faire beaucoup de manœuvres dans un temps très court, et ça accroit le risque de casse matériel. Il faut donc réussir à ne pas se faire surprendre en gardant en tête que c’est tout sauf un long fleuve tranquille. » 


L’arrivée.
« Avant de franchir la ligne au large de Pointe-à-Pitre, nous devons contourner l’île, or, c’est très compliqué. La perception change totalement si ça a lieu de jour ou de nuit et la fatigue est omniprésente. Surtout, les conditions peuvent être changeantes avec un vent totalement absent puis des rafales soudaines. Il convient de faire preuve d’un sacré sens d’adaptation et de lucidité pour aller au bout. » 




Photo © Jean-Louis Carli / Aléa / Bonhôte
 



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