Quatre mois après son retour de Vendée Globe, Alan vous dévoile les coulisses de la construction de ses projets.
« On l’a vu, les retours de course sont marqués par les sollicitations, des partenaires et des médias, mais aussi par l’ensemble des gens qui nous portent. La course au large, et le sport en général, n’ont de sens que si un public est là pour suivre les aventures que l’on vit, célébrer nos exploits, partager nos peines et nos joies. Ce soutien, fidèle et souvent inconditionnel, est un cadeau que nous devons apprécier et qu’il faut savoir retourner. Les sportifs de haut niveau n’accèdent pas aux plus hautes sphères de leur discipline pour la gloire ou la célébrité, mais elles font partie du package, dès l’instant où les épreuves sont médiatisées et où les sponsors attendent des retombées. C’est là, qu’après avoir tant reçu, il faut savoir donner.
C’est un mantra que je m’efforce de ne jamais oublier : je dois rendre un peu de tout ce que je prends au quotidien. La force, l’envie et la volonté que m’insufflent les gens qui me suivent depuis mes débuts, la légitimité et la crédibilité que leur soutien m’a apporté, je ne pourrai jamais leur rendre la pareille. Mais je peux donner de mon temps. Pour leur faire vivre un peu de ce qu’ils m’ont permis d’accomplir, pour aller à leur rencontre, pour une photo, un échange ou une vidéo pour leurs proches. C’est éreintant, mais tellement évident.
Les périodes de pause entre deux projets, ou de chantier d’hiver, sont donc le moment idéal pour ça. Cela représente beaucoup de déplacements, d’énergie et de temps, mais j’ai toujours eu beaucoup de plaisir à donner un peu de moi, à mon tour. Lors d’une tournée de projection dans tous les cinémas de Suisse, lors de conférences dans les écoles de Genève et d’ailleurs, lors de navigations sur tous supports, lors d’interventions organisées par les villes, les clubs nautiques ou certaines entreprises… L’ONU même, pour l’anniversaire de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) : quel honneur ! Toutes les raisons et occasions sont bonnes, et cela fait partie du métier.
D’ailleurs, on loue souvent mes « talents naturels d’orateur », que je n’ai jamais vraiment travaillés, et je sais qu’ils font partie des mes plus grandes forces. Qu’ils contribuent à cette sympathie et cette authenticité qu’on me prête, que les gens apprécient et qui sont pour beaucoup dans ma « popularité » en Suisse. Plus que certaines de mes dernières performances, c’est certain, mais qui bâtissent finalement une histoire et un lien bien plus solides et durables. Pour une relation vraie, où l’humain est central et l’équilibre atteint. Parce qu’il faut donner, pour pouvoir recevoir. »