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Vendée Globe : Message du bord - Jour 19

5 days

Je suis à l’affût du moindre grain pour avancer et autant dire que niveau grains, on est encore bien servis. Sur le Vendée Globe, on a droit à 8 voiles maximum à bord, ce qui rend le choix initial crucial. C’est tout l’enjeu : qui a eu raison, qui a eu tort ? Pour ma part, j’ai opté pour des voiles typées pour mon bateau, plus vent arrière — un peu comme on imagine un Vendée Globe classique ! 

Mais bon, la réalité, ce n’est pas toujours ça. Je suis donc assez tranché dans mes choix. Actuellement, je suis dans une phase où j’ai soit trop, soit pas assez de surface de voile. Depuis hier soir, j’ai choisi le « trop », ce qui m’oblige à ajuster ma route en mettant plus de sud dans mon cap. Heureusement, c’est aussi ce que les routages me conseillent, donc tout va bien ! Mais dans les grains, ce n’est vraiment pas simple… Ça ressemble à un jet, mais pas « easy » ! (Oui… les blagues à deux balles sont de retour !).

Hier, j’ai beaucoup échangé avec Giancarlo (Jean-Charles pour les intimes). Ça fait du bien de savoir qu’on n’est pas seul dans cette situation. On s’est fait avoir à un moment donné, c’est sûr. Je lui disais que mes routages après Madère me faisaient passer par où je suis allé, et que j’ai probablement raté quelque chose, un réglage ou un détail, car clairement, ce n’était pas la bonne route. Lui me disait que si on est deux à avoir exactement le même problème au même endroit, c’est sans doute parce que la météo n’était pas celle prévue. Bref, on s’est fait avoir et ça s’st visiblement joué à peu de choses en décalages puisque les bateaux qui étaient à côté de nous sont désormais loin devant. Mais la course est loin d’être finie alors on reste positifs et on fait avancer nos bateaux du mieux possible. 

Hier, Cali (Arnaud Boissières) a tenté une route audacieuse beaucoup plus à l’ouest, là où les fichiers météo n’annonçaient rien… et il est passé ! C’est la roulette russe, clairement. Bien joué, Cali, mais j’arrive ! 

J’entends Tanguy à la VHF, mais lui ne m’entend pas. C’est assez drôle de se retrouver tous dans le coin. Si on en croit les routages, on pourrait réussir à recoller devant… Wait and « sea », comme on dit !

Allez, je termine mon café et je retourne au charbon. C’est bon de voir le bateau avancer !

© Vincent Curutchet



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