vendee-globe-jour-82

Vendée Globe - Jour 82

28.01.2021


Lumières du petit matin dans le pot-au-noir…. La lune a fait son apparition juste avant le lever du jour. Dommage qu’elle se soit montrée si tard, c’était absolument magnifique ! Mais cette nuit, le ciel était tellement couvert qu'il était impossible de voir la moindre étoile. J’étais content pourtant d’admirer ce spectacle, je retrouve de plus en plus plaisir à profiter de ma vie en mer. Lire un bon bouquin, faire une sieste sur le pont, ou admirer les étoiles la nuit. Depuis le départ, j’ai parfois oublié de profiter de la magie de ce tour du monde en solitaire. 

Bon, j’ai aussi passé ma nuit à régler mes voiles, le ciel couvert n’aidant pas à faire venir un peu de vent. Je crois que je n’ai pas été très bon, La Fabrique n’a pas beaucoup avancé et je me fais remonter de partout. Mais honnêtement, je veux déjà sortir d'ici, le reste on verra. Ce genre de nuit blanche commence à devenir difficile à gérer. Je suis bien fatigué et avec la petite couche de stress, c’est nickel !

En plus, je n’ai bientôt plus de café avec des nuits pareilles ! Je garde malgré tout le moral et la patate, Cali s'est envolé, c'est tant mieux pour lui ! J’arrête de me dire que c'est dur, aussi, car ça va l'être jusqu'au bout. Je dois juste faire au mieux pour ne pas perdre trop de terrain. J'en ai bien profité pour échanger avec mon bateau du coup. Je ne pense pas l'avoir vexé, mais je n’y suis pas toujours allé de main morte quand même. Parfois, une bonne gueulante fait du bien. Et puis c'est facile quand on a en face de soi un bateau qui ne répond pas ! Facile, je sais ! Je n’aime pas le conflit alors je choisis avec qui m'engueuler !

Maintenant, ce serait bien que le vent se ramène une bonne fois pour toute, histoire de se barrer de ce coin. Les mecs arrivent petit à petit chez eux, si on ne veut pas arriver 3 semaines après, il faut envoyer un peu ! Surtout que chaque jour, toutes les routes menant à la maison m’indiquent le même temps de course restant. Donc c’est de plus en plus long l’histoire là. De toute façon, la fin de course s'annonce instable : un coup du près, un coup du portant. On va faire avec ! 

Pour finir, évidemment une belle pensée à Yannick. Sacré champion ! Elle est belle celle-là, c'est un finish qui restera gravé, c'est une belle histoire. Comme quoi dans la vie, il faut y croire et ne rien lâcher. C'est une sacrée leçon qu'il a donnée. Il y a deux ans, il naviguait sur un bateau de 2007, il a changé de monture, s'est entraîné et battu et il y est arrivé. Tout le peloton de tête a fait une superbe course, chapeau bas les mecs, même si ça manque de femmes dans ce petit groupe. Une grosse pensée à Isabelle du coup, qui aurait pu jouer avec eux à l'heure actuelle.

Image d'illustration © Pierre Bouras / La Fabrique 



SPONSORS