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Le Vendée Globe de la résilience

01.01.2021


Après une première frayeur il y a moins d’une semaine, puis l’espoir d’avoir résolu ses problèmes et de pouvoir reprendre sa course, le skipper de La Fabrique rencontre de nouveaux soucis au niveau de son système hydraulique de quille. En résultent une navigation en mode « dégradé » et des performances forcément altérées.

Jamais deux sans trois... Le 28 novembre dernier, Alan Roura était victime d’une importante fuite d’huile au niveau du vérin bâbord du système hydraulique de quille de La Fabrique. Une première avarie maîtrisée en remplaçant un tuyau de raccordement, entraînant cependant une première perte d’huile combinée à une entrée d’air dans le système. Le 26 décembre, le benjamin de la course croyait voir son Vendée Globe s’arrêter net, lorsque le système d’angulation de quille de son IMOCA refusait de répondre. Plusieurs heures de dur labeur redonnaient cependant espoir au skipper suisse, qui reprenait sa route avec des vérins hydrauliques de nouveau opérationnels, et la seule mission de reprendre confiance en sa monture au moment d’entamer sa traversée du Pacifique. Le 30 décembre, Alan déplorait finalement un déréglage complet du système de quillage, provoquant des pannes aussi régulières qu’aléatoires, l’obligeant à réinitialiser le tout dès que nécessaire. 48 heures de tests et de tentatives de réparation plus tard, en concertation avec son équipe à terre et le constructeur des vérins, l’origine de ce dysfonctionnement reste inconnue. « L’air qui est entré dans le système créé beaucoup d’émulsion avec l’huile du système, explique Cyril Enjalran, Boat Captain. Le mécanisme est donc déséquilibré et le manque de pression ne permet pas toujours à la quille de rester en place lorsqu’elle est angulée. » Un « recentrage » de la quille complètement involontaire et inopiné qui ne menace aucunement l’intégrité du bateau, mais avec lequel Alan doit désormais composer en évitant de trop solliciter ce réglage. 

« Je ne suis plus à 100% en course »

Dans un système de navigation où les empannages doivent s’enchaîner en limite de la zone des glaces, afin de bénéficier des vents les plus soutenus sans pour autant risquer de franchir la limite interdite, La Fabrique est donc fortement pénalisée par cette impossibilité de quiller selon les besoins. « Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas… Mais tant que ma sécurité à bord n’est pas remise en question, je poursuis ma route, continue de marteler Alan. Je ne suis plus à 100% en course, c’est dur à accepter, mais je veux boucler ce tour du monde grâce auquel j’embarque tant de monde avec moi. » S’il avait créé la sensation en 2016, à bord de son « vieux » Superbigou - à l’instar de Pip Hare en cette neuvième édition, désormais au niveau de La Fabrique, deuxième du nom - Alan doit aujourd’hui accepter un deuxième Vendée Globe au tout autre visage : celui de la résilience, où sa ténacité, son courage et son engagement seront décidément mis à rude épreuve.

Image d'illustration © Pierre Bouras / La Fabrique



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